ESMERALDA DA COSTA

Initialement composée de quatre écrans qui fragmentent le corps de l’artiste dans une sorte d’esthétique érotico-mécanique, #jetenveux fut, dans un second temps, réduit à l’organe de la bouche. Orifice lié aux fonctions vitales de l’alimentation et du souffle, la bouche est ce point de contact avec autrui par où la parole ou le cri, mais aussi les lèvres et la langue symbolisent des membranes qui nous relient aux autres. Filmée en gros plan, la bouche devient une béance, un trou qui répète de manière compulsive une phrase dont le sens se noie dans un son, tourbillonnant. À l’image du flux visuel et du bruit qui transitent sur nos réseaux sociaux, la vidéo #jetenveux se trouve indexée à la communauté qui la lie, à la fois perdue et archivée dans le brouhaha des émotions et des douleurs intimes partagées.